Au départ, il y a une profonde remise en question après la crise sanitaire : faut-il vivre et travailler « comme avant » ? Et puis il y a la photo de Robert Doisneau qui montre Jacques Tati en facteur dans Jour de fête, planté au milieu d’un espace blanc jonché de pièces de vélo. Il fixe l’objectif l’air de dire : « Je ne comprends pas ce qui m’arrive, mon biclou vient de s’effondrer. » Voilà l’étincelle qui donne naissance à Biclou, spectacle itinérant avec trois vélos‑remorques qui seront aussi le décor du spectacle. Ici le biclou est un tas de pièces au centre d’un atelier.
Le public assiste à son remontage par le mécano, personnage solitaire et nomade. Radio allumée, mêlant langage vélo et chiffres mystérieux, il donne à voir la précision de ses gestes et son savoir‑faire qui réparent son vélo autant que lui‑même. Comme dans Ça marchera jamais, Nicolas Ramond (vrai réparateur de vélo !) met en scène un être maladroit, décalé dans un monde trop normé et pressé. Incarné par Pierre-Jean Étienne, son personnage hésite, soliloque, chante et parle à son vélo.
Et cette réflexion ne reste pas théorique : tout est pensé en mode minimaliste, même la tournée qui s’effectuera à deux‑roues, avec son atelier de réparation !

Production : Compagnie Les Transformateurs
Coproduction : Les Célestins – Théâtre de Lyon, Château Rouge – Scène Conventionnée d’Annemasse

La Compagnie Les Transformateurs est soutenue par la Ville de Lyon, la Région Auvergne‑Rhône‑Alpes, la DRAC Auvergne‑Rhône‑Alpes, l’ADEME / Agence de la transition écologique et La Métropole de Lyon.