Création du Festival d’Avignon 2018, cette vision contemporaine de la tragédie de Racine puise à la source du mythe pour éclairer les abîmes de la guerre et du fanatisme religieux. Avec Iphigénie, Jean Racine nous transporte au cœur d’un des épisodes de la guerre de Troie. Avant que les forces grecques ne parviennent à assaillir la célèbre cité. Retenue par des vents défavorables, la flotte menée par le roi Agamemnon reste bloquée dans le port d’Aulis. Comme c’est souvent le cas dans les aventures mythologiques, les dieux ne sont ici pas étrangers aux ennuis des humains. Pour pouvoir mener à bien son expédition jusqu’à Troie, Agamemnon doit se résoudre à sacrifier sa fille Iphigénie sur l’autel de la déesse Artémis. Habituée des textes contemporains, Chloé Dabert se lance dans cette tragédie classique avec la rigueur et la précision qui la caractérisent. Sens du rythme, de la ponctuation, des temps, des silences : la metteure en scène et ses comédiens se réapproprient la langue de Racine en faisant naître une musicalité proche de nous. Épurée et contemporaine, cette version d’Iphigénie fait résonner les thèmes de la guerre et de l’emprise de la religion sur l’homme. Des thèmes qui ont traversé les siècles pour devenir les nôtres.