Le conte est tragique et l’histoire invraisemblable, un amour impossible dans une gare d’URSS, entre une pimpante locomotive au cœur tendre, Ramona, et une solide locomotive Ermon, que les caprices des aiguillages semblent séparer. Rezo Gabriadze est l’inventeur d’un univers théâtral reconnaissable entre tous, représentant d’un peuple pour qui tout est prétexte à faire la fête, à boire ou à danser et dans lequel la délicatesse des sentiments habite un monde qui échappe à la pesanteur. Difficile de qualifier ce castelet de théâtre d’objets, tant ces ficelles rendent les protagonistes sensibles. Le metteur en scène joue à l’infini la partition de l’amour éternel et de l’irrésistible nostalgie. C’est par la fable et l’émerveillement que tout se termine et que tout s’éclaire.