Une histoire brûlante

Avant d’être ce qu’il est aujourd’hui, l’un des plus beaux théâtres à l’italienne d’Europe fortement inscrit dans le paysage architectural de Lyon, le bâtiment a connu plusieurs vies !

LE COUVENT DES CÉLESTINS

Tout commence au 13e siècle, avec l’installation des Templiers sur le site qui s’étire de la rue du Port du Temple jusqu’à la place Bellecour, en bord de Saône. Ils sont chassés en 1312 après la dissolution de leur Ordre. En 1407, ce sont finalement les moines Célestins qui viennent s’y établir pour fonder l’abbaye Notre-Dame-de-Bonne-Nouvelle.

Au cours du 15e siècle, constructions et réfections se succèdent. Le couvent connaîtra trois incendies majeurs (en 1501, 1622 et 1744) qui ravagent tout ou partie du bâtiment. La réforme des ordres monastiques entraîne en 1778 la suppression du couvent. Le clos des Célestins est alors convoité pour être loti. On perce les rues Charles Dullin et Gaspard André : le domaine s’ouvre à la circulation et le monastère disparaît brutalement du paysage urbain.

DE THÉÂTRE EN THÉÂTRE

En 1789, la société privée qui gère le site décide de faire construire une salle de spectacle et sollicite les architectes Morand et Colson. Ce premier théâtre, appelé Théâtre des Variétés, est inauguré en 1792. Plus petit que le théâtre actuel, il est flanqué de part et d’autre de bâtiments d’habitation.

En 1833, les propriétaires des Variétés sont en désaccord avec la Ville sur le montant du loyer. L’établissement ferme. La municipalité réagit en construisant une autre salle de spectacle, dite du Gymnase, sur la place Confort (actuelle place des Jacobins) qui accueillera le public jusqu’en 1840. Entre-temps, la Ville rachète le Théâtre des Variétés et l’ouvre à nouveau au public en 1838. Mais en 1871, un incendie le détruit entièrement ! On confie sa reconstruction à l’architecte lyonnais Gaspard André. Conçu comme une salle à l’italienne, le Théâtre des Célestins ouvre ses portes en 1877, mais le sort s’acharne sur le bâtiment qui est à nouveau la proie des flammes… Gaspard André reconstruit le théâtre à l’identique. Il sera inauguré en 1881.

UNE NOUVELLE JEUNESSE

Le Théâtre est inscrit à l’inventaire supplémentaire des Monuments Historiques depuis 1997.

En 2003 débutent d’importants travaux de sécurisation et de modernisation qui nécessitent la fermeture du Théâtre pendant deux ans (une programmation « hors les murs » est toutefois maintenue). L’organisation spatiale du bâtiment est repensée : une nouvelle salle de spectacle, la Célestine, est créée dans les dessous du Théâtre.

En 2005, les Célestins ouvrent à nouveau leurs portes. Cette rénovation a permis de retrouver la splendeur originelle du bâtiment de 1881. Un soin particulier a été apporté à la restitution des décors muraux et des mosaïques voulus par Gaspard André.


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