- De
- Mouloud Feraoun (“Journal, 1955-1962”. Collection Points)
- Mise en scène
- Dominique Lurcel
- Avec
- Samuel Churin (jeu), Marc Lauras (jeu et violoncelle)
À l’occasion du 60e anniversaire de l’indépendance de l’Algérie, un témoignage inestimable contre tous les silences, une mise en lumière nécessaire.
Assassiné le 15 mars 1962 par l’OAS à Alger, à quatre jours du cessez-le-feu, Mouloud Feraoun (1913-1962) laisse un long Journal qu’il tenait depuis 1955, un an après le début de l’insurrection algérienne. « Un journal qui dit, sans emphase, le quotidien de la guerre, vécue au niveau d’un petit village kabyle. Les exactions, la peur, de tous côtés, la torture aussi – ce que Primo Levi appelait « la zone grise » – et les actes de courage, la torture aussi, les viols systématiques, dès 1956 », raconte Dominique Lurcel.
Attaché à transmettre la « formidable leçon de courage intellectuel » du romancier kabyle, le metteur en scène compose avec Le Contraire de l’amour une partition à deux voix – texte et violoncelle intimement mêlés – pour donner à d’autres l’envie de découvrir cette œuvre. Et de faire revivre à chaque représentation, cet instituteur, « fils de pauvre », devenu inspecteur des centres sociaux grâce à son amie la résistante Germaine Tillion. Ce romancier qui aura consigné, pendant sept ans, les « choses vues », des plus atroces aux plus anodines et quotidiennes, « qui en disent plus long sur les rapports humains dans le cadre d’une colonie que tous les grands discours. »