- De
- Tatiana Frolova / Théâtre KnAM
- Avec
- Dmitri Bocharov, Vladimir Dmitriev, Guerman Iakovenko, Ludmila Smirnova, Irina Tchernousova
Fidèles aux Célestins, les KnAM reviennent à Lyon avec une nouvelle proposition de théâtre documentaire et politique. Une création qui questionne l’existence du bonheur.
Fondé en 1985 à Komsomolsk-sur-Amour, en Sibérie orientale, le Théâtre KnAM sillonne au fil de ses spectacles le roman national que la Russie forge d’elle-même. Ceci en récoltant les témoignages de personnes que la metteuse en scène Tatiana Frolova filme et interroge, les amenant à s’exprimer sur le passé et l’avenir de leur pays. Après le thème des générations nées en URSS en 2018 avec Je n’ai pas encore commencé à vivre, après le thème du « gel des sentiments » en 2019 avec Ma petite Antarctique, la metteuse en scène est de retour aux Célestins avec une réflexion sur le bonheur.
Qu’est-ce que le bonheur ?
À partir de cette question fondamentale et en s’appuyant sur des faits historiques, des documents et les voix de nombreux Russes, Tatiana Frolova explore, avec les comédiennes et comédiens du Théâtre KnAM, le thème de l’harmonie intérieure, dans cette période où tout sens paraît s’effriter, où l’avenir est incertain et le présent effrayant. Tatiana constate que si, dans l’URSS d’hier, le bonheur collectif pouvait prendre le visage de Youri Gagarine, premier homme dans l’espace, et l’avenir se présentait comme un paradis communiste radieux, la Russie d’aujourd’hui a remplacé ce rêve de liberté universelle, d’égalité et de fraternité par la rutilance des balais à chiotte dorés du palais de Vladimir Poutine et, de facto, par la suppression des droits humains et des libertés.
La force d’inertie de l’idéologie obsolète de la collectivité, qui maintenait encore un lien entre les gens, s’est définitivement tarie. En séparant encore plus les personnes, la pandémie a mis clairement en évidence le gouffre insurmontable qui sépare le peuple du pouvoir.
Le constat est accablant, et pourtant ce théâtre documentaire tente de comprendre ce qui fonde la valeur de la vie aujourd’hui et ce que signifie “être vivant”, pour finalement partager ses découvertes et son énergie vitale avec le public, pour tenter de satisfaire notre quête inassouvie de bonheur.
Programmé dans le cadre du Festival Sens Interdits, festival international de théâtre