Autour de « Rabbit Hole » : découvrir le métier d’accessoiriste

Nous avons posé quelques questions à Sandrine Jas, accessoiriste sur la création Rabbit Hole. 

Comment définirais-tu ton métier ? Les principales tâches ?
Le métier d’accessoiriste demande la maîtrise de plusieurs métiers issus de l’artisanat, et de quelques logiciels comme Photoshop notamment.

En général, je travaille en lien direct avec le metteur en scène et le scénographe, pour comprendre la demande et la façon dont l’accessoire sera utilisé. Sera-t-il porté par un comédien ? Dans ce cas, il faudra le construire de manière légère et facile d’utilisation, ou si c’est un élément de décor (une table, une chaise, une lampe…), le concevoir pour qu’il soit praticable et/ou réglable. Pour une nappe par exemple, si le comédien l’installe en jeu, essayer de la concevoir avec quelques astuces, comme cacher des aimants dans l’ourlet, ou la coller sur une surface pour qu’elle se déroule en jeu.
Ce qui est très important pour moi, c’est la conception pragmatique et la grande facilité d’utilisation des accessoires, pour que les comédiens soient en confiance, et ne soient pas gênés dans leur jeu.
Je chine aussi beaucoup, en brocante, site de vente d’objets d’occasion, en magasin. D’ailleurs, pour la création de Rabbit Hole, je remercie infiniment les commerçants du quartier qui nous ont prêtés du matériel pour faire des essais avant de les acheter.

Qu’est-ce que tu affectionnes le plus dans ton travail ?
Ce qui me plaît beaucoup dans ce métier, c’est de savoir écouter et décortiquer les demandes, de réaliser une idée artistique, la rentre utilisable, solide et sécurisée. Il y a un côté magicien dans ce métier, récupérer des objets, les transformer, les adapter. Ce qui m’oblige à apprendre régulièrement de nouvelles techniques. C’est très gratifiant d’apporter une part de rêve aux spectateurs, qui demandent souvent comment sont réalisés les accessoires, et qui découvrent qu’un théâtre regroupe beaucoup de personnes avec des compétences très différentes.

Ton parcours ? (études, formations…)
Pour ce qui concerne mon parcours, j’ai une formation d’ébéniste, restaurateur de meuble. Je me suis spécialisée en patine sur meubles et, en parallèle, j’ai suivi des cours de dessin.
Puis j’ai travaillé avec Paul Marandon et Anne-Marie Javerliat, sculpteurs lyonnais où j’ai appris des techniques de moulages et le travail de la résine.

Peux-tu nous dire comment tu as créé le gâteau d’anniversaire ? En quoi est-il fait ?
Pour le gâteau d’anniversaire, j’ai réalisé un prototype qui avait 4 parts artificielles dans lesquelles il y avait une petite niche pour cacher une pâtisserie consommable. Lors des répétitions il s’est avéré que l’esthétisme n’était pas réussi car une fois la partie consommable mangée, il restait une grosse croûte dans les assiettes. Finalement, il a été réalisé en polystyrène pour les trois quarts et le reste est consommable. Une finition à l’identique mais avec des matériaux différents a été faite sur les deux parties. De vraies bougies sont posées dessus.

Merci beaucoup Sandrine !

 

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